CYPERKA est le fruit de mon parcours depuis plusieurs années.
L'aventure a commencé durant mes études d'arts à la faculté de Strasbourg, où je redécouvre le papier de notre quotidien. J'étais fascinée par cette matière qui me permettait de faire passer mes émotions, où je m'aventurais, où je me retrouvais.
En 2009, je me forme à l'ébénisterie en région parisienne. A cette occasion, j'expérimente le placage et crée mon propre placage à partir du papier.
Depuis ce moment, je suis animée par l'expérience du matériau au service de l'objet et de son utilité technique.
Après quelques années d'expérience en tant que menuisière-ébéniste, je poursuis mon chemin en me confrontant à la restauration de mobiliers et à la création d'objets décoratifs dans mon matériau de papier.
Sensibilisée à la problématique du handicap, je travaille particulièrement la matière pour sa qualité légère. La couleur et l'aspect tactile sont des réponses aux problématiques de la malvoyance.
Je rejoins une SCOP du bâtiment, spécialisée dans l'écoconstruction où je tiens un rôle d'accompagnement dans la création d'activité. Cette expérience riche va plus encore me sensibiliser à l'utilisation de matériaux sains et écologiques.
En 2017, je côtoie les préoccupations quotidiennes des personnes âgées, la maladie aussi. Il va commencer à naître la volonté de briser les tabous de la fin de vie, du deuil par le biais de la création d'urnes funéraires biodégradables.
CYPERKA prend un nouveau départ, celui d'accompagner chacun vers l'idée du cycle de la vie auquel le papier recyclé se prête particulièrement bien.
Le travail de "laboratoire" au sein de l'atelier reprend avec de nouvelles problématiques techniques liées à la fonctionnalité de l'objet : esthétique funéraire, solidité, résistance à la chaleur, non flottaison et biodégradabilité du produit. Le papier m'aura permis de traverser mes propres émotions, à nouveau.
En 2022, après différentes expériences professionnelles, le besoin se fait ressentir de retourner vers l'essence même de la création artistique. Après avoir longtemps voulu donner du sens, de l'utilitaire à ce que je produis, je reviens à l'essentiel, le besoin de produire pour ce que cela procure en moi. Une nouvelle relation plus libre s'offre à nouveau à moi et à mon papier, comme une invitation à redécouvrir ce qui m'entoure.
Anne KREMER,
CYPERKA